L'itinéraire du Canal des 2 mers à vélo
Sous les platanes du canal de Garonne © France Vélo Tourisme
Ecluse le long du canal des 2 mers à vélo
Sur le parvis de Moissac © J. Damase
Arrivée à vélo à la mer Méditerranée
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Voyage en "bikepacking" sur le Canal des 2 Mers à vélo

Ils sont partis à deux, enfourchant leurs vélos "Gravel", et sont équipés pour pourvoir tenir en autonomie durant leur séjour sur le Canal des 2 Mers à vélo.

Une aventure bikepacking et Gravel de Bordeaux à Montpellier

Grégory et Stéphane reviennent pour nous sur leur voyage à vélo sur le Canal des 2 Mers. Ils n'en sont pas à leurs premiers séjours de cyclotourisme et vous donnent donc leurs avis et quelques conseils sur le voyage en bikepacking

Résumé du parcours le long du Canal des 2 Mers à vélo :

Cette année, nous avons chacun acheté un vélo gravel [ndlr : le "gravel" est une version tout-chemin du vélo de route, permettant de rouler aussi bien sur route que sur pistes]. On a donc décidé de faire un parcours plus adapté à cette nouvelle pratique et l’idée du Canal des 2 Mers nous est venue naturellement.

Concernant l'itinéraire choisi, nous avons choisis de faire le tronçon Bordeaux jusque Montpellier. Nous avons découpé l’itinéraire comme suit :

Et pour accéder à l'itinéraire ?

Nous sommes partis de Bordeaux avec pour objectif d’atteindre Montpellier en 4 jours. On doit avouer que la SNCF nous facilite grandement la vie. On part toujours en train, TGV ou TER.

Le voyage avec un vélo en train n’est pas compliqué : aucune contrainte pour le TER et vélo « emballé » pour le TGV.

L’astuce que nous avons trouvé est de glisser le cadre et les roues démontées dans une housse habituellement prévue pour le stockage des vélos : 18 € chez Décathlon et surtout ça ne prend pas de place pour le reste du voyage.

velo-tgv-bordeaux.jpg

Côté matériel et vélos 

Les vélos "Gravel" de Grégory et Stéphane

Nous sommes partis avec un Kona RoadHouse pour Steph et un Specialized Séquoia pour moi. 

Le voyage en Gravel était pour nous une première… Par rapport au VTT, le Gravel présente l’avantage de pouvoir être chargé facilement.

gravel-sacoches-bikepacking.jpg

Charger un VTT tout suspendu est plus compliqué et impose d’avoir un sac à dos… De plus, le gravel permet de faire de longues distances (175 km au maxi cette fois-ci) et passe vraiment partout … Nous nous sommes fait plusieurs fois la réflexion que finalement, ça ressemblait grandement à nos premiers VTT des années 90. À mon avis, le Gravel est le vélo idéal pour le voyage à vélo, surtout sur un chemin de halage.

L'équipement en mode "bikepacking"

Concernant notre chargement, cela peut paraitre étrange mais par expérience, il vaut mieux équilibrer la charge entre l’avant et l’arrière avec un maximum de poids sur l’avant : le vélo reste plus dynamique. J’utilise mon vélo tous les jours pour du vélotaff et là par contre j’utilise une paire de sacoche Ortlieb sur l’arrière uniquement.

Pour le prochain voyage en Gravel, je vais investir dans un rack à pizza afin de charger encore plus l’avant et de mettre aussi deux sacoches latérales… Je conserverai à l’arrière ma sacoche de selle et c’est tout. Accessoire indispensable à notre avis pour le chargement : une araignée [ndlr : sac filet pour fixer et attacher les bagages entre eux]. Ça ne prend pas de place et on est sûr de ne rien perdre dans les passages un peu chahutés.

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Ayant désormais une petite expérience du voyage à vélo, nous avons l’habitude de faire nos sacs avec le strict minimum. Nous prévoyons donc :

  • Un ensemble pour le soir : pantalon à jambes détachables, tee-shirt manches longues, sous vêtement et un pull / polaire.
  • Un ensemble pour la journée : cuissard, short, tee-shirt manches courtes, manchettes, gilet sans manche coupe-vent, une goretex en cas de pluie ou de température basse.
  • Un ensemble pour le couchage : hamac (Ticket to the moon / Hennessy Hamoc), matelas gonflable ou underquill (couverture sous le hamac), duvet, tarp, une lampe frontale.
  • Un kit de « sécurité » : casque, gants, lunettes transparentes et de soleil, et un éclairage puissant sur batterie … nous avons déjà fini une étape de nuit en pleine nature à suivre la trace GPS, l’éclairage est alors indispensable.
  • Un kit pour les réparations éventuelles : chambre à air, démonte pneus ; rustines, clef multi-fonction de vélo, un couteau avec une pince, un câble de dérailleur, des colliers rilsans, une pompe, un dérive chaine.
  • Il ne faut pas oublier le nécessaire pour la recharge des téléphones, GPS, lampe et caméra. On part toujours avec une multi-prises et nous rechargeons dès que l'on peut, souvent à l’occasion des repas, et avons aussi une batterie externe, au cas où !

C’est surprenant de voir comment nos sacs se sont réduits avec l’expérience … Cette fois, je n’avais rien emmené en trop, le strict nécessaire !

Le bivouac en hamac + tarp :

La grosse nouveauté cette année pour nous est que nous avions décidé de pousser le concept du voyage encore plus loin. Alors qu’habituellement, nous dormions en gite ou en chambre d’hôtes, on a fait le choix de dormir dehors.  

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Sachant que l’ensemble devait tenir sur notre vélo, on a opté pour le concept du hamac. Le hamac présente de nombreux avantages (poids, encombrement, confort) et associé à un tarp, c’est la garantie de passer une bonne nuit. Nous avons pu tester l’étanchéité de l’ensemble durant la seconde nuit durant laquelle nous avons essuyé de jolies averses. Pour améliorer le confort du hamac d’un point de vue isolation thermique, j’avais mis un matelas gonflable de camping au fond du hamac. Steph avait quant à lui choisi la solution « grand luxe » : ajout d’une isolation extérieure du hamac.

Au final, nous avons été agréablement surpris par les nuits passées dehors … bon sommeil réparateur et surtout quel plaisir de dormir dans la forêt.

En effet, afin de ne pas être dérangé, chaque soir nous nous sommes mis  à la recherche d’un endroit calme, isolé dans les bois … on a toujours trouvé en repérant au préalable l’endroit grâce à nos smartphones. On faisait ça en général, le soir en dînant. L'avantage du bivouac, c'est que l'on peut adapter son parcours en fonction de son humeur, sa fatigue, etc...

Vos ressentis sur l'itinéraire du Canal des 2 Mers à vélo ?

Le parcours est vraiment top et on est vraiment perdu dans la nature !

La piste cyclable à la sortie de Bordeaux est tout simplement incroyable, du jamais vu ! Un vrai coup de cœur : nature, chants des oiseaux et bitume parfaitement lisse et entretenu …

Je ne sais pas qui il faut remercier mais il faudrait le faire ! Le tronçon jusqu’à Castelnaudary est à 95% bitumé et entretenu … ça passe facilement et on pourrait facilement le faire avec des enfants ! On est quasiment tout le temps en piste cyclable non partagée avec les automobilistes.

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Il faut aussi dire que l’on peut trouver des sanitaires (dont des douches) assez facilement sur le parcours : port ou mise à la disposition de certaines mairies. On souhaiterait d’ailleurs remercier la commune de Sérignac-sur Garonne pour la qualité des sanitaires et de la douche chaude mis à disposition … Merci !

Nous avions envie de changer d'environnement après avoir suivi le canal depuis notre départ, alors nous avons décidé de modifier le parcours : rejoindre Castelnaudary par les petites routes ! Ça valait le détour ! Une fois à Castelnaudary, on s’est aperçu qu’un TER pouvait nous déposer facilement à Béziers. Le TER est vraiment fantastique et un excellent compagnon de voyage ! Il ne faut pas hésiter à faire un tronçon en train. 

Variante en famille de Carcassonne à Narbonne

Nous avons aussi fait une partie du tronçon Carcassonne - Le Somail (jusque Narbonne) à Pâques, en famille (2 enfants de 8 et 10 ans) : 92 km au total en 2 jours.

Le paysage est fantastique : on a passé une matinée avec les Pyrénées enneigées à nos côtés. Magique !

Je dois reconnaitre que ce tronçon est moins praticable et moins entretenu. Il y a de nombreux endroits sans bitume avec des trous : rien de bien méchant mais ça change de la première partie !

Un moment spécial à raconter sur cette aventure ?

L'événement le plus incroyable qui nous soit arrivé est la rencontre avec Bertrand qui, un soir, à la sortie d’un restaurant, est venu nous poser des questions sur nos vélos / sacoches. De fil en aiguille, il nous a spontanément proposé de venir chez lui pour prendre une douche et même dormir car des orages étaient prévus. Nous avons bien évidemment accepté pour la douche, ça ne se refuse pas après une étape de 175 km ! Mais on a gentiment décliné pour le couchage. Il nous a alors accompagné chez lui alors qu’il dinait en famille et ensuite mis sur la direction du bois que nous avions préalablement repéré.

Le vélo est vraiment un merveilleux moyen pour rencontrer et échanger avec des inconnus.

C’était vraiment un moment incroyable, une belle rencontre imprévue comme on les aime.

Des idées  sur un  futur itinéraire à vélo ?

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C'est la première chose dont nous avons parlé dans le train de retour … "alors on part où la prochaine fois ? en VTT ? en Gravel ?"
Nous pensons ressortir le VTT pour nous enfoncer dans le parc des Volcans. Une chose est sûre, ça sera bivouac au programme, ça change tellement le voyage !

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